Après les 25h de train, nous débarquons a Ekaterinbourg à 20h30, nuit noire et -7 degrés sans vent. Ekaterinbourg c’est la 4eme ville de Russie avec 1.35 Millions d’habitants, un métro, un tramway, des MacDonalds, des Burger King, tout cela dans une circulation dense. C’est dans un autre registre, le lieu d’exécution des Romanov en 1918.
Nous naviguons entre les hauts immeubles, traversons a pied l’étang de la ville gelé pour arriver a l’église bâtie sur le sang, orthodoxe, érigée en l’honneur des Romanov. Quelques sculptures de glace ornent le pourtour du monument ainsi qu’un toboggan de glace sur ossature bois (ecology first !) qui attire de nombreux enfants.
Jouxtant l’église, le parc du manoir Rastoguev-Kharitonov foisonne de pistes de luges improvisées. Les enfant s’échangent des luges et des parents y enseignent même le snowboard. Le parc contient aussi quelques œuvres d’art soviétiques*.
Nous reprenons ensuite le transsibérien, pour 52 heures et 3 fuseaux horaires. Petite déception des enfants: notre wagon est bien plus vétuste que le précédent et pourvu de toilettes peu ragoûtantes quoique régulièrement nettoyées.
4 sources de 220V sont disponibles pour le wagon. Il semble que les russes se soient modernisés plus rapidement que le transsibérien au vu des appareils en attente de chargement 🙂
52h c’est court et c’est long a la fois. C’est lire « Le programme final » de M.Moorcock, « Le livre de sable » de J.L. Borges et entamer sérieusement « Une brèche dans l’espace » de P.K. Dick.
52h c’est aussi 12 litres d’eau, 3 déjeuner, 3 dîners et 2 petits déjeuners a prévoir avant de monter dans le train et a consommer dans 5 mètres carrés avec seulement la possibilité de se laver les mains et les dents. Heureusement un long arrêt a Novossibirsk nous a permis de refaire des provisions (eau, chocolat, nouilles chinoises).
52h c’est au final 3433 km depuis Ekaterinbourg jusqu’au Irkoutsk a coté du la Baïkal.
*soviétique : Unité de masse dérivée de Système International, équivalente à 100 mètres cubes de béton.
