Changement de décor: 150 kilomètres de piste nous attendent pour traverser la chaîne de l’Altaï. Tout est blanc, recouvert d’une fine couche de neige, qui croît avec l’altitude. Nous pique-niquons à 1800m, dans une très étroite vallée, pratiquement vierge de toute traces de passage. Les enfants en profitent pour faire un peu de luge sur les fortes pentes. Nous repartons ensuite et franchissons le point culminant de la piste, a 2000 mètres. L’autre versant de l’Altaï fait face a un paysage très différent: vastes espaces sans aucune neige, avec aux pieds une vaste étendue de dunes de sable de 180 km de long et une chaîne de montagne dans le lointain. Nous arrivons à 15h30 chez nos hôtes, un couple d’éleveurs de chèvres (1150 bêtes !), et de chameaux de Bactriane principalement. Bienfait de notre arrivée anticipée, le rite traditionnel de l’accueil se prolonge d’autant : vodka et bière du pays, tandis que les enfants étudient la géologie dehors 🙂
Le lendemain nous partons à dos de chameau visiter les dunes de sable voisines, à 8 kilomètres de là. Le chameau c’est plutôt sympa, moins dur pour les adducteurs que le cheval et avec un point de vue plus élevé. Malgré une allure en apparence nonchalante, les chameaux se déplacent plus vite qu’un humain à la marche.
Au pied de la dune, c’est à nous de jouer: 180 mètres à grimper jusqu’au sommet; la montée nous prendra une demie heure, avec Alice en tête tout le long. Par chance, les crêtes des dunes, largement exposées aux vents froids, sont partiellement gelées et il nous sera relativement aisé d’y grimper. Nous redescendons en courant, sautant et hurlant tous les 4 🙂
Après un rapide repas sur le sable, nous repartons en camion vers l’Oasis: un joli canyon, peu profond où stagne une rivière, le Khongoriin Gol, gelée. Après l’exploration, activité château de sable pour tout le monde, pendant une heure et demie.
On dit que « qui veut voyager loin ménage sa monture ». Adapté a notre cas ce dicton devient « qui veut voyager longtemps MANGE sa monture ». Oui, au menu du soir, raviolis de chameau, mais pas ceux du matin. En Mongolie on élève, soigne et mange les bêtes avec le même plaisir: simple.
Grosse journée de route prévue pour la suite. Après le repas (nouilles de patates douces au poulet), nous rejoignons le Parc National de Gurvan Saikhan pour une superbe balade dans l’étroit et assez profond canyon de Yoliin Am. La rivière a complètement recouvert le sol de glace vive et bleutée (jusqu’à 7 mètres d´épaisseur), tout en conservant sa pente ! De nombreuse chutes pour les enfants, et sursauts pour les autres. Après la visite, nous retrouvons nos hôtes, cette fois un couple d’éleveurs âgés, dont le mari fête la naissance de jumeaux (bon présage pour l’année!) à la vodka. Il est un peu éméché et très sympathique. Pour ne pas aggraver son état, nous passerons sur la vodka et irons rouler le Uaz* sur les pistes environnantes. Merveilleuse technologie Russe 🙂
*Uaz-452: C’est un camion militaire russe avec lequel nous avons parcouru les 2000 km du tour. 2,9 tonnes, 8 places, 4 vitesses et 1 tonne de charge utile. Avec une vitesse maximum de 70km, sans ceinture, ses deux réservoirs de 60 litres nous assurent une autonomie de pratiquement 500km (ecology first!). Une technologie simple, entièrement réparable par notre conducteur-mecano, avec des capacités de franchissement impressionnantes.
Les deux derniers jours sont consacrés au retour vers Oulan Bator. Nous dormons à nouveau à l’hôtel dans la capitale de province Mandalgovi. Nous avons beaucoup aimé ces 12 jours dans les steppes, la vie en yourte, l’accueil des familles et la nourriture mongole bien roborative!
