Shangri-La: Zhongdian en chinois ou Gyalthang en Tibetain, opportunément renommée Shangri-La en référence au livre ‘Lost horizon’ de James Hilton, est une ville au développement touristique exponentiel située sur un haut plateau. Les prétendants se revendiquant comme l’origine de l’inspiration de Shangri-La sont nombreux, en passant par l’Inde, le Pakistan, le Tibet, le Bhoutan, la Chine et probablement la Matheysine 🙂
En 4h30 de bus, nous passons de 2100 mètres d’altitude à 3200. Durant la montée, nous perdrons 4°C, il fera seulement 35° à l’arrivée. La route est belle se résumant à un lent fondu d’un paysage de moyenne montagne, vallonné, vers un plateau plus minéral sans être totalement dépourvu de végétation, où fleurissent les drapeaux de prières à mesure que l’altitude augmente. Au loin, de hauts sommets reposent, imperturbables, rappelant la proche présence du massif himalayen. De nombreuses stupas occupent les sommets et cols alentours, seules dans le lointain telles des phares éclairant faiblement l’humanité enténébrée 🙂



Shangri-La est aujourd’hui un patchwork de maisons traditionnelles avec leurs murs extérieurs légèrement inclinés vers l’intérieur, conférant a l’ensemble un aspect massif ainsi que de maison plus récentes arborant d’énormes verrières, jusqu’à la démesure. Les rues de l’ancienne ville sont essentiellement piétonnes et recouvertes de gros pavés patinés.
Sur une petite colline au milieu de la ville à proximité de deux temples, trône une insolite tour-rouleau-de-prière géante d’une quinzaine de mètres de haut, dont la mise en rotation nécessite de nombreuses personnes. Faire tourner ce rouleau équivaudrait à faire tourner 100000 moulins à prière, de quoi s’autoriser des mois de débauche en toute sérénité !







Nous louons deux scooters électriques pour faire le tour du lac Nàpà soit une soixantaine de bornes. Le niveau du lac fluctue grandement au cours de l’année. Son niveau est aujourd’hui très bas voir presque à sec. Une végétation courte et verte recouvre la totalité des zones non immergées, inlassablement broutée par quelques yacks surveillant d’un œil sévère les rares touristes à scooter. Quelques jolies constructions et petits villages bordent les abords du lac. Le ciel est bas et lourd, chargé de promesse de pluie, impressionnant.










Le jour suivant, nous visitons un grand complexe religieux, le monastère de Songzanlin, sorte de ville dans la ville avec ses 600 moines bouddhistes casque bluetooth vissé aux oreilles et smartphone en main, ainsi que de nombreux temples au toitures parfois dorées, parfois en ruine. De partout des drapeaux de prières sèment au vent les formules sacrées qui y sont inscrites mais malgré tout l’atmosphère ressentie est plus celle d’un site touristique que d’un site religieux. Il doit en aller autrement dans les zones inaccessibles aux visiteurs. Les photos sont strictement interdites à l’intérieur des temples. Malgré tout, l’ambiance tibétaine est très perceptible et nous avons beaucoup apprécié les lieux.














Le dernier jour, nous marchons jusqu’au Temple de Baiji en haut d’une colline surplombant la ville. C’est un lieu populaire parmi les croyants bouddhistes locaux qui viennent souvent apporter un poulet comme offrande et le laisse libre dans les environs du temple, ce qui lui vaut son surnom de ‘Temple aux cents poulets’. On peut apercevoir, au milieu des innombrables drapeaux de prière, la ville et le panorama alentour.




Après 4 jours passés à Zhongdian, nous avons repris le bus pour Lijiang où nous prenons un train rapide pour Kunming. De là, nous prenons un train pour 35 heures à destination de Xining, dans la région du Qinghai, ancien territoire du Tibet.
